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SEROLOGIE LYME

La maladie de Lyme (ou borréliose)


C’est la maladie vectorielle à tiques la plus répandue dans l’hémisphère Nord, causée par une bactérie du genre Borrelia, en particulier par plusieurs espèces regroupées sous le nom de « complexe Borrelia burgdorferi » comportant une vingtaine d’espèces décrites à ce jour, dont une dizaine étant capables d’affecter l’homme.


La transmission de ce germe se fait exclusivement par la tique Ixodes qui est le seul vecteur de cette bactérie. Bien qu’elle en soit l’unique vecteur, toute piqûre de tique n’est pas forcément synonyme d’infection à B. burgdorferi. En effet, la bactérie étant localisée dans le tube digestif de la tique, il peut se passer un certain temps avant que celle-ci se retrouve dans les glandes salivaires de la tique pour être injectée dans la peau au moment de la piqûre. Ainsi le risque de développer une forme clinique de la maladie de Lyme augmentera selon la durée d’attachement de la tique au patient lui permettant de se gorger de sang lors de la piqûre.


Tique sur doigt, maladie de Lyme et analyse médicale
Tique

La maladie de Lyme est une pathologie systémique, avec des symptômes allant de la manifestation cutanée (dont l’érythème migrant est le plus caractéristique) jusqu’à une atteinte articulaire, cardiaque et/ou neurologique (ou neuro-borréliose)

Il est important de ne pas perdre de vue que le diagnostic de cette infection repose initialement sur les observations cliniques. Dans un second temps, celles-ci peuvent être étayées par des examens de laboratoire (sauf pour l’érythème migrant dont le diagnostic est exclusivement clinique)


Au laboratoire


Lors d’une démarche diagnostique initiale, la sérologie peut être pertinente, en particulier pour les formes cliniques disséminées.

La sérologie de Lyme repose sur deux méthodes séquentielles : l’une par EIA (Enzymatic Immuno Assay), l’autre par immuno- empreinte (ou immuno-dot). Les résultats de sérologie doivent toujours être interprétés en fonction de l’état clinique du patient, et n’est pas recommandée pour le diagnostic de l’érythème migrant, ni pour confirmer une simple piqûre de tique. En effet, 50% de ces situations sont et resteront séronégatifs, étant donné que ces manifestations localisées au niveau cutané ne provoquent que rarement la production d’anticorps.


En cas de suspicion de neuro-borréliose, il est indispensable de détecter la production d’anticorps parallèlement dans le sérum et dans le LCR (délai maximum de 2h entre les 2 prélèvements) du patient afin de confirmer une production intrathécale d’anticorps.


Interprétation des résultats de laboratoire


En règle générale, les anticorps sont détectables chez le patient en 6-8 semaines après l’infection, avec une sensibilité proche de 100% (en particulier si les symptômes persistent après 6 semaines).


L’immuno-blot permet de mettre en évidence des réponses immunitaires caractéristiques, selon le nombre de bandes et les anticorps dirigés contre certains antigènes (ex : bandes VlSe, OspC et p41 pour la phase précoce de l’infection).


Pour une interprétation optimisée, il est important de tenir compte également de la séroprévalence régionale et saisonnière de même que des risques de réactivité croisée (faibles mais non négligeables).


Afin d’éviter d’éventuels résultats faussement positifs sans maladie reliée (ex : contact ancien avec B. burgdorferi), il n’est pas utile de faire d’analyses sérologiques dans les situations d’absence de symptômes ou si les symptômes ne répondent pas aux critères de définition clinique.


Fig 2. Quelques indications de sérologie B. burgdorferi



Quand répéter une sérologie ?


Chez les patients séronégatifs présentant des signes cliniques de neuro-borréliose ou de lymphocytome, un second prélèvement peut s’avérer pertinent afin de détecter une séroconversion. Après traitement la production d’anticorps peut parfois varier, mais n’est absolument pas corrélée à l’évolution clinique ou au succès du traitement.


Références :

  1. Boyer P, Talagrand-Reboul E, Grillon A, Jaulhac B. La borréliose de Lyme et son diagnostic biologique. RFL No 513, Juin 2019.

  2. Schramm F, Grillon A, De Martino S, Jaulhac B. la borréliose de Lyme. RFL No 457, Déc 2013.

  3. Branda J, Steere A. Laboratory diagnosis of Lyme borreliosis. Clinical Microbiology Reviews. Vol 34, Avril 2021.


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